On a décidé de faire l’école à la maison avec notre fille, qui aura 5 ans en juin. On prendra ça une année à la fois. On verra comment ça va, comment elle va, comment nous allons.
Ça été très éprouvant de l’annoncer à notre entourage. À chaque fois qu’on le dit, qu’on “l’annonce”, ça ne laisse pas indifférent. Cette nouvelle fait des vagues et parfois, ça crée même un effet tsunami.
L’appréhension de l’annoncer… j’en ai fait des crises de panique. J’y pensais depuis des mois. Pourtant, je devrais en avoir l’habitude. J’ai de l’expérience maintenant à ne pas faire les choses comme les autres.
On n’a rien contre l’école “régulière”. On sait très bien qu’il y a d’excellentes écoles, d’excellentes directions et d’excellents profs. On sait aussi que l’école peut offrir des opportunités à nos enfants qu’ils n’auraient pas à la maison. Et on sait aussi qu’à la maison, nos enfants auront des opportunités, des conforts et des victoires qu’ils ne pourraient pas avoir à l’école.
Ceci n’est pas un concours, ni une bataille, pour savoir qui fait mieux en tant que parents. C’est ce qui est difficile à comprendre et à expliquer. Les gens pensent peut-être qu’on remet en doute leur choix et qu’on pense qu’ils pourraient faire mieux que d’envoyer leur enfant à l’école. Mais non, on ne pense pas ça.
Le pourquoi
Nous, on veut faire l’école à la maison car notre fille fait encore la sieste en après-midi. Car notre fille a des traits de personnalité qui font que c’est difficile pour elle d’être dans un environnement stimulant plusieurs heures par jour. On fait ce choix car c’est la continuité naturelle de ce que je fais depuis sa naissance. On fait aussi ce choix car je la trouverais petite encore pour être partie de la maison 5 jours par semaine et pour ne pas savoir ce qu’elle entend et voit dans sa journée. On fait ce choix pour tellement d’autres raisons que je ne peux les énumérer toutes ici.
C’est un choix réfléchi… Oh que oui! Personnellement, j’y pensais depuis au moins deux ans. On ne veut pas se tromper, mais est-ce qu’on pourrait vraiment se tromper? Des problèmes pourraient arriver si elle commençait l’école, tout comme il pourrait y en avoir en la gardant à la maison. Dans un cas ou dans l’autre, on peut se raviser. Mais je crois qu’à la maison, la complicité et les échanges constants avec ton enfant font que tu peux intervenir rapidement si jamais tu perçois un problème.
C’est un choix qui vient du coeur. C’est un choix plein d’amour. C’est un choix qui exprime notre désir profond de vouloir être à ses côtés, de vouloir la voir s’épanouir, la voir grandir, la soutenir dans toute son unicité. C’est aussi un privilège immense que j’ai de pouvoir rester à la maison, malgré les changements financiers et professionnels qui sont venus avec (et qu’on assume pleinement).
Le plus difficile dans cette histoire-là c’est d’avoir à se justifier. Du moins, c’est le sentiment que j’ai. Un peu comme on doit le faire dans tellement de situations et de contextes dans notre vie de maman.
Les situations qui touchent les enfants semblent intéresser tout le monde. Et je comprends d’où ça vient. On est plusieurs à avoir le bien-être des petits à cœur.
Pourtant, ça passe inaperçu si un enfant va 40 heures à la garderie par semaine et se retrouve épuisé. Ça passe inaperçu si ça fait 5 fois cette année qu’un enfant prend des antibiotiques. Ça passe souvent inaperçu si un enfant écoute 2-3 heures de télévision à chaque jour. Personne ne dit rien non plus quand des enfants se font couper la parole, ne se font pas écouter, ne se font pas câliner, ou qu’ils ne sont pas pris au sérieux par les gens qui sont censés prendre soin d’eux.
Mais il me semble parfois que lorsqu’on désire s’impliquer auprès de nos enfants, là, ça fait jaser. Si tu allaites ton bébé de 29 mois, si tu dors avec ton enfant, si tu le portes plusieurs heures par jour, ou si tu refuses que ton enfant aille à la garderie, là, ça fait jaser.
Moi, j’aimerais bien qu’on jase des vraies affaires. Pas de comment j’organise ma vie, ni de comment tu organises la tienne.
Parlons plutôt de ce qu’on fait de bon pour nos enfants. Parlons de comment on favorise leur bonheur, leur épanouissement et de comment on les aime. Parlons des activités préférées qu’on aime faire avec nos enfants chéris. Parlons de nos meilleurs moments en famille, ou de nos repas préférés. Parlons de nos plus grands fous rires. Parlons de toutes ces belles choses qui font que d’avoir des enfants est une expérience enrichissante et merveilleuse. Et aimons nos enfants, aimons-les sans limites!
Ce que d’autres mamans ont à dire…
Voici, avant de terminer, quelques témoignages de mamans de chez Je Materne qui ont fait ce choix de l’école à la maison également.
Pour Zoé Sirois, photographe, blogueuse, et maman à la maison, le choix de l’école à la maison allait de soi:
“…après 5 ans à choisir le meilleur pour nos enfants, on n’aime pas l’idée de les envoyer dans une école où nos valeurs ne sont pas respectées, où le rythme de nos enfants n’est pas priorisé, etc…
Je reste à la maison pour les élever selon nos valeurs et pouvoir être celle qui choisit la façon donc ils sont éduqués plutôt que de déléguer ça à une autre personne, et ça ne s’arrête pas à 5 ans.”
Pour Marie-Eve Boudreault, fondatrice du blogue Je Materne, ce choix répondait à plusieurs besoins:
- Pure jalousie, ou presque! Parce que j’aurais aimé en faire autant. Je trouvais que je n’apprenais pas à la vitesse que je voulais, ni sur les sujets que j’aurais aimés. J’aimerais que mes enfants suivent leurs rythmes et leurs passions.
- Découvrir le monde. Une connaissance avait fait un tour du monde avec ses parents, et ça m’inspire à en faire autant avec mes enfants, un jour!
- Être plus libres. Pour plus de liberté pour mes enfants, et nous comme parents, pour ne pas avoir à composer avec toutes les restrictions de l’école.
- Comme meilleure alternative pour nous. Comme solution à certaines choses que je n’aime pas de l’école, comme le conformisme ou le bullying.
Pour une maman comme Cin Labillois, intervenante sociale devenue maman à la maison et blogueuse, l’éducation en famille correspond entre autres à:
“Une envie de ralentir. Une envie de repenser notre monde tel que nous le connaissons depuis trop longtemps. Le système en est un dicté par la peur et la rigidité où il y a très peu de place pour l’ouverture et les idées nouvelles.”
Et vous?
Si ce choix de l’école à la maison vous intéresse, vous intrigue, vous rend perplexes, partagez ce texte! Vous pouvez aussi aller consulter ma page Facebook pour suivre le début de notre nouveau projet d’école à la maison. Et sur ce, bon printemps avec vos enfants chéris!
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