Trouble d’opposition: Comment vraiment aider ton enfant

Trouble d'opposition: Comment vraiment aider ton enfant - À lire sur Je Materne!

 

Au cours de mes interventions familiales, j’ai réalisé qu’un point commun revenait régulièrement au sein des problématiques rencontrées, soit un rythme de vie effréné. Je le vois également autour de moi, tout comme sur les réseaux sociaux.

On en vit également les contre-coups de façon évidente; épuisement, dépression, burn out, anxiété, et plus.

Une tendance semble toutefois se dessiner, soit celle où l’on rêve de ralentir, de vivre plutôt que de survivre. On passe beaucoup de temps à courir après une vie qui ne nous ressemble plus et on ne sait plus comment s’arrêter.

Au coeur de cette vie qui tourne toujours trop vite se retrouvent nos enfants. Les diagnostiques se multiplient pour eux aussi; trouble d’anxiété généralisée, trouble d’opposition avec ou sans provocation, dépression, TDA(H), et autres.

Or, personne ne semble faire de lien. Il m’apparaît toutefois que les exigences de notre société contribuent aux maux précédemment mentionnés. On assume facilement que les attentes grandissantes de la sphère professionnelle, par exemple, contribuent à l’apparition du burn out. Pourtant, on ne veut pas regarder la possibilité que le système, tel qu’il est conçu, ne soit pas adapté pour certains profils d’enfants…

Que c’est peut-être le système qu’on devrait repenser et adapter plutôt que l’enfant.

Ceci étant, loin de moi l’idée d’insinuer que tous les enfants ont des diagnostiques contextuels. Certains ont un trouble biologique reconnu… mais pas tous.

Comme j’ai vu à plusieurs reprises la détresse parentale face à certains comportements chez leurs enfants, j’aborderai dans ce billet le trouble d’opposition avec ou sans provocation (TOP).

Dans un premier temps, bien que ce ne soit pas toujours aisé, il importe de ne pas réagir à l’enfant ou de lui servir des interventions automatiques. Il demeure important de chercher la fonction du symptôme (comportement), pour pouvoir y répondre de manière adaptée.

Ainsi, en trouvant ce que l’enfant cherche à provoquer par son comportement, on peut établir avec lui un dialogue constructif sur ce qui l’habite ou le motive à agir comme il le fait. On peut par la suite chercher avec lui, des conduites alternatives plus acceptables afin de répondre à son besoin.

Un point important à conserver en tête : Tout comportement prend naissance dans un BESOIN.

 

Un trouble d’opposition, c’est quoi?

 

Par trouble d’opposition on fait référence aux comportements d’opposition qui dépassent largement ce qui serait attendu d’un enfant du même âge; qui ne sont pas de l’ordre de l’affirmation de soi ou d’un gain d’autonomie personnelle. L’enfant se veut alors opposant à la figure d’autorité face à laquelle ses comportements sont négatifs, hostiles et provocateurs.

 

Comportements observables du trouble d’opposition

 

Opposition
  • Argumentation fréquente
  • Résistance active aux consignes
  • Refus des compromis
  • Rancunes fréquentes et prolongées
  • Propension à tester les limites
  • Ignorance ou contestation des consignes
  • Rejet du blâme sur autrui pour ses erreurs ou mauvais comportements
  • Manque de tolérance à la frustration liée aux règles.
Provocation
  • Comportement visant à susciter chez l’autre des sentiments négatifs en lien avec son autorité
  • Manifestation d’agressivité verbale
  • Comportement visant à embêter ou confronter les personnes en autorité
  • Comportements agressifs ou hostiles fréquents

L’enfant peut également avoir une difficulté à se faire des amis de par son excès de contrôle qu’il tente d’exercer sur les autres. Il peut mal réagir à tout changement qu’il n’a pas préalablement décidé lui-même.

 

Profils du trouble d’opposition

 

Au delà de l’aspect biologique, il est possible de détailler le trouble oppositionnel en 3 profils. Peut-être y reconnaitrez vous l’un de vos enfants, ou encore vous-même?

1- Négligence/abus

On comprend ici que l’enfant victime de négligence ou d’abus quelconque vit une grande souffrance mais également une profonde injustice. Il s’opposera donc à son environnement dans les sphère de sa vie où il peut se le permettre. Ce sera alors sa façon à lui de reprendre le contrôle ou le pouvoir sur sa vie.

2- Cohérence

Un enfant qui vit dans un milieu où la cohérence fait défaut, aura tendance à prendre le contrôle de son quotidien par lui-même afin de se sécuriser. Ainsi, si par exemple ses parents ne s’entendent jamais sur la marche à suivre ou si la maison et l’école sont constamment en profond désaccord, il développera alors une opposition à l’autorité qui lui semble inadéquat à l’orienter.

3- Grandes attentes

Un enfant qui vit une pression trop grande de la part de son milieu, où il comprend qu’il doit avoir un certain niveau de succès pour être reconnu, peut au final développer des comportements d’opposition. Il peut vivre ces attentes élevées comme une forme d’injustice à son égard dans le sens où il ne se sent reconnu et valorisé qu’à travers ses réussites.

4. Attentes de la société

Je suis tentée d’ajouter un 4e profil de trouble d’opposition qui, à mon avis, tend à faire surface de plus en plus. En effet, un enfant qui ne correspond pas aux standards attendus en société et qui refuse d’être mis dans une boîte, sera automatiquement étiqueté “opposant”. Il s’oppose à ce qui ne lui convient pas avec les moyens qu’il connaît et que l’on ne comprend que si on s’arrête pour y réfléchir.

Si un adulte s’oppose aux idées de masse pour suivre sa propre voie et parfois même créer un nouveau mouvement inspirant, on le couvre d’éloges et on cite partout son courage. Je vois pourtant en cet adulte, un enfant, qui autrefois devait être celui qui voulait sortir du cadre dans lequel on s’obstinait à le faire entrer.

Tous les grands visionnaires de ce monde, tel que Steve Jobs, ne devaient pas suivre la voie qu’on leur avait tracée et pourtant! (Saviez-vous que Steve Jobs aurait menacé ses parents d’arrêter l’école, s’ils ne le changeaient pas d’établissement, alors qu’il était au primaire… ce qu’ils ont fait!)

Ceci étant, je peux concevoir qu’il soit difficile au quotidien de le voir sous cet angle puisque ça peut devenir éprouvant de tout négocier avec son enfant, qui semble être en lutte de pouvoir en permanence. Or, pour ma part, j’ose espérer que mes enfants le deviennent. Je veux voir en elles l’envie de remettre en question les préceptes établis et peut-être aspirer à changer le monde une ambition à la fois.

Je vous confie d’ailleurs que si ma mère n’avait pas eu autant de confiance en moi, et ne m’avait pas aimé avec autant de force et de compréhension, j’aurais été évaluée TOP sévère, voire même placée en réadaptation durant l’adolescence. Avec le recul et une discussion avec elle, nous sommes d’accord toutes les deux sur un fait; je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui. Je me serais employée comme jamais à me détruire si on avait tenté de m’enfermer ou de me contrôler.

Je vous invite donc à modifier votre vision du défi que représente votre enfant, et de travailler fort à voir la vie sous son angle à lui… Vous pourriez en être surpris ? 🙂

 

Liste d’intervention pour des solutions compréhensives au trouble d’opposition

 

Je vous laisse tout de même ici une liste d’interventions à préconiser qui pourraient aussi vous être utiles au besoin pour un trouble d’opposition.

  1. Avoir une lecture commune des difficultés de notre enfant et s’entendre sur les interventions à adopter afin de favoriser une plus grande cohérence.
  2. Lui faire des demandes directes et claires.
  3. Être ferme tout en restant doux dans le ton de la voix.
  4. Faire une seule demande à la fois.
  5. Établir un cadre avec des limites claires, constantes et cohérentes.
  6. Choisir ses priorités qui visent l’essentiel.
  7. Structurer les activités dans le temps et l’espace.
  8. Si on exige des tâches, l’utilisation d’un tableau afin de dépersonnaliser la demande (ce n’est plus la figure d’autorité qui demande mais le papier sur le frigo). Ça évite la confrontation inutile et c’est difficile de s’opposer à un papier.
  9. Bien situer les attentes en fonction du niveau de maturité de l’enfant.
  10. L’utilisation du “faux choix” qui consiste à offrir 2 ou 3 options à l’enfant que vous avez préalablement déterminées. Il aura ainsi l’impression de faire son propre choix, dans un cadre que vous aurez déterminé. Par exemple : Tu décides de porter ton chandail bleu ou rouge ce matin?

Une chose est certaine:

Plus vous laisserez à votre enfant la possibilité d’être librement lui-même, moins il s’opposera.

 

Cinthia Labillois

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