Quand tu fermes les yeux

Quand tu fermes les yeux, à lire!

Les journées sont souvent longues. Chargées. Bruyantes. Mouvementées. 

On ne s’en sort pas. Malgré toute notre bonne volonté. Pour atteindre l’équilibre. Pour s’organiser.

Dès le soleil levé, dès la maisonnée sur pied, la course commence. Malgré nos désirs de ralentir. Malgré notre conscience. Qui nous rappelle que le temps est précieux. Que l’important c’est d’être heureux.

La vie c’est parfois la tempête. Parfois on se prend un peu la tête. À grands coups de défis. D’imprévus. C’est parfois aussi des instants de calme. Une bouffée d’air. Qui nous permettra d’y voir plus clair. Mais un comme l’autre emmène sa charge. Un comme l’autre entraîne des passages.

C’est si facile de se laisser prendre au jeu. D’oublier de respirer. De prendre le temps de partager. Entre les repas et les brassées. Les rendez-vous et toutes les responsabilités.

C’est si facile de s’épuiser. En ne voyant pas passer les journées. De se faire voler des heures. Et de l’énergie sans pudeur.

Mais toi, tu n’as pas à savoir ça. Tu ne devrais pas même en ressentir l’écho. Parce que je veux que ça reste de l’inconnu. Dans tes yeux et ton vécu. Je veux être là pour te voir grandir. Dans la douceur. Dans la lenteur.

Je veux que ta vie t’appartienne. Que ce soit plus qu’un privilège. Que ce soit acquis. Je veux sentir que chacune de tes respirations est ressentie. Je veux te sentir rayonner. Vibrer. Sans contraintes ni préjugés. Mais surtout je veux être là. Être témoin de tout ça.

Alors je fais de mon mieux. C’est pas toujours parfait. Ça l’est rarement en fait. J’ai souvent l’impression d’aller nul part. De me perdre sur un chemin étrangement fréquenté. J’ai souvent de la difficulté à me repérer. À m’identifier. 

Et souvent, à la fin de la journée, je suis fatiguée. La routine a trébuché. Un peu ici. Beaucoup par là. Je me suis éparpillée. Dispersée. Dans tout et dans rien. 

Et tant bien que mal, on se retrousse les manches. Le dernier effort. L’ultime effort. Pour maintenir les morceaux en place. Pour éviter que le portrait ne s’efface. Car l’amour n’assure pas tout. Même si c’est un sacré atout.

Et nous y voilà. L’énergie s’affaiblit. Je te porte au lit. Je regarde la nuit envahir tes yeux. Je vois la lumière de la lune te bercer. Accompagner nos derniers mots. Nos derniers bécots. 

C’est là que je sors de ton royaume. Celui où tu es affairé à rêver. Et où j’espère j’aurai un peu contribué. C’est aussi là que je pousse un soupir. Un élan de soulagement. Honnêtement. 

Puis je reviens. Dans une maison si calme. Je m’assois. Me dis que j’ai du temps pour moi. Enfin. Pour reprendre le train. Puis je regarde autour. Les traces de cette journée. Imparfaite. Mais tellement pleine d’amour. De souvenirs. De fous rire. 

Puis j’oublie les verres sur le comptoir. Les traces de doigts dans le miroir. J’oublie les manteaux éparpillés dans l’entrée. Et les traces de quelques chicanes et chignons crêpés. Ça fait partie de la vie. 

Et puis le silence me pèse. Ton absence devient lourde. Et malgré ma bonne volonté, je me surprends à te retrouver. Pour t’écouter respirer. M’assurer que tu sois bien bordé. Et t’embrasser doucement. Parce que tu me manques. Parce que notre vie est compliquée. Mais que je l’ai voulu ainsi.

Parce que je t’aime. Jour et nuit.

Mélissa Lépine
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