Que nous ne pourrions avoir que 150 amis proches au plus est une découverte de l’anthropologue et biologiste de l’évolution Robin Dunbar, auteur de How Many Friends Does One Person Need?, a fait paraître en 1993.
Le nombre de Dunbar est plus précisément estimé à 148 personnes avec qui chacun peut avoir une relation consistante et de confiance à un moment de notre vie. Il est basé sur plusieurs études et faits, comme la taille des villages avant l’industrialisation, et la taille de notre néocortex. Pour aller au-delà de ce nombre, notre cerveau devrait être plus évolué, avance l’anthropologue.
C’est pourquoi nous avons des sociétés avec des lois, structures, et langage communs pour arriver à une certaine cohésion. Les mammifères avec un large cerveau sont aussi portés à être monogames, parce que faire fonctionner une relation demande beaucoup.
Mais dans notre ère moderne, il faut repenser comment y arriver. D’une part, les communautés traditionnelles ont éclaté, laissant place à des familles nucléaires, souvent monoparentales ou reconstituées, isolées. D’autre part, il est plus facile que jamais d’être hypersolicité et de “rencontrer” des gens avec les communautés virtuelles et une vie urbaine dense.
Robin Dunbar explique,
“Nous sommes pris dans une impasse: les tailles de nos communautés ont été conçues pour les sociétés de type chasseur-cueilleur – où les gens ne vivaient pas les uns au-dessus des autres. Votre 150 étaient largement dispersé, mais tout le monde partageait les mêmes 150. Ceci fait une communauté très densément interconnectée, ce qui signifie que la communauté se régit elle-même. Vous n’avez pas besoin d’avocats et de policiers. Si vous sortez de ce qui est convenu, mamie pointera son doigt vers vous.”
Mais il y a aussi à prendre en compte que l’humain est un être de toucher. Au final, on doit se fréquenter au quotidien.
“En fin de compte, nous comptons beaucoup sur le toucher et nous n’avons toujours pas compris comment faire du tactile virtuel. Peut-être une fois que nous pourrons faire cela nous aurons résolu un gros problème.
Les mots sont glissants, un toucher vaut mille mots tous les jours.”
Dans son livre The Continuum Concept: In Search Of Happiness Lost, l’auteure Jean Liedloff décrit une société très proche, interdépendante, qui se côtoie au quotidien, et libre – une des plus heureuses qu’elle a rencontrée. Un village est constitué de quelques familles, où les parents restent avec la mère maternelle. Les parents ne sont pas “orphelins”, comme cela se passe souvent dans notre société. On se targue d’être indépendants, mais les enfants sont isolés, les parents modernes sont essoufflés, et les personnes plus âgées, esseulées.
L’anthropologue Meredith Small, auteure de Our Babies, Ourselves: How Biology and Culture Shape the Way We Parent décrit aussi comment les tribus qui vivent fidèles à notre évolution sont paisibles et leurs enfants épanouis. Dans les sociétés ancestrales, les parents peuvent vaquer à leurs occupations pendant que les enfants jouent autour ou qu’un proche les surveillent. Les enfants sont libres se s’épanouir et ont une vie heureuse, mêlés à la vie quotidienne de leur village.
Un mode de vie style tribal peut laisser rêveur… Comment l’intégrer dans notre société moderne, est-ce possible?
Je pense beaucoup à ces faits dernièrement. Et en clarifiant quelle est ma tribu, je suis plus zen dans mes relations sociales, et elles me semblent de meilleure qualité au quotidien.
Voici quelques pensées qui pourraient vous aider à faciliter votre social vous aussi.
1. Déterminer notre tribu
Ma famille forme un clan, un sous-cercle de ma tribu initiale dont nous nous sommes éloignés pour arriver à élever nos enfants dans un coin plus en nature. Et c’est rendu plus difficile avec les emplois du temps de tous de se fréquenter au quotidien. Au final, on s’est comme expatriés de notre tribu, qui pour diverses raisons ne nous a pas suivie. On garde des contacts avec un noyau dur, mais sont-ils vraiment optimaux avec d’autres? Comment arriver à mieux avec l’aide de la technologie? Ou au contraire devons-nous mettre des liens “sur la glace”? Je médite le tout actuellement.
Avec l’éducation à la maison, nous sommes en train de nous recréer un cercle de gens qui ont des valeurs semblables. Il y a aussi des copinautes avec qui j’échange au quotidien. Nos liens sociaux sont fluides dans la modernité, mais c’est important aussi de se voir souvent. C’est un gros défi moderne.
Mais ce qui se dessine dans tout ça est de focuser mon énergie sur ma famille, mon clan, d’abord, pour avoir une vie de qualité.
Je pense que c’est important de déterminer notre tribu et notre clan, car on sait où mettre notre énergie par la suite.
2. Éviter ce qui ne convient plus
J’ai décidé de laisser aller d’anciennes amitiés de mon quotidien, des liens que j’essayais d’entretrenir sans que ça soit satisfaisant. Sans rancune, car on a chacun des vies qui nous conviennent. Et, au besoin ou si l’occasion se présente, on pourra toujours se refréquenter.
Ne plus entretenir ces relations, ça allège l’esprit. En plus, on se sent moins coupable de dire non à quelqu’un qu’on ne voit plus, ou qu’on a vu que super rarement dans la dernière décennie. Moins de tension pour courir partout dans le temps des fêtes par exemple, ça peut enlever du stress et être très intéressant.
3. Se rapprocher de notre tribu
Une fois le ménage fait dans notre esprit, on peut utiliser l’énergie qu’on passait à entretenir des relations désuètes sur notre vraie tribu et nos projets.
Car c’est un point important. Comme notre société moderne est axée sur le travail plutôt que la communauté en ce moment, le lien social moindre donne plus de temps pour des projets qui nous plaisent. Comme je me dis, je fais de la limonade avec les citrons de notre vie moderne, et j’utilise mon temps libre à bon escient.
On peut par exemple passer moins de temps sur Facebook, et plus en face-à-face, ou côte-à-côte – du temps de qualité. Peut-être verrons-nous ressurgir de petits villages sous forme d’écohameaux {un de mes rêves pour notre famille!}?
La vie moderne, malgré ses difficultés, est pleine de possibilités. Mais pour avoir un lien social de qualité, il faut s’y dévouer.
En tout cas, riche de ces connaissances humaines, j’y pense à notre tribu, et je savoure présentement notre temps avec mon clan, ma famille. Je m’amuse à fond dans mes projets. J’adore me consacrer à une vie de qualité.
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