T’es parti plus tôt que ce que t’étais supposé. En fait, plus tôt que je m’en étais attendue.
Tu m’as laissée attristée et désemparée, j’avoue. Mais ce n’est pas de ta faute, je le sais. En fait, je m’en suis blâmée, à tort, aussi.
À travers toute la bruine de cet événement, je n’arrivais pas à voir les leçons de vie que j’aurai apprises, aussi.
Il y a maintenant environ 10 ans que tu as été conçu, mon cœur. Peut-être par un contrat karmique, tu es venu nous trouver. Nous t’attendions depuis longtemps, et nous étions super contents.
J’ai fêté ma première Fête des mères avec toi dans mon bedon. J’ai commencé à faire plus de recherches sur ce que c’était, d’être parent. On commençait à concevoir notre vie avec toi. J’ai eu les symptômes plaisants, et déplaisants, du début de grossesse.
Je t’ai senti commencer à bouger, virevoltements de papillons. Et grandir en force. Je m’amusais de tes coups de pied. À l’échographie, on t’a vue, notre première fille.
Ce que je ne savais pas, c’est que mon corps ne pouvait te porter par lui-même et couvait une infection dangereuse. Et par un jour de fin d’été, ça a été la fin. J’ai dû accoucher, et comme il te restait 4 mois à faire au chaud, tu ne pouvais survivre.
À travers les contractions, j’essayais de te réconforter par la pensée. À travers elles, à bout de force par la septicémie, je devais te laisser aller. Et même si j’avais aussi l’impression d’y rester, m’accrocher à la vie.
Si je te dis tout ça, ce n’est pas pour en pleurer (même si c’est le cas, même si après toutes ces années, ça me touche encore).
C’est que par cet événement, que je choisis de croire comme un contrat qu’on avait pris ensemble, j’ai pu être et connaître ce que je suis et sais aujourd’hui.
Quand ton enfant part trop tôt, c’est toi qui grandis pour lui. Je me suis faite la promesse que je vivrais ma vie de mon mieux, pour elle. Je voulais être la meilleure maman, personne, et avoir des projets pour le bien dans la vie, pour elle.
Je ne sais pas où t’es présentement. Je ne sais vraiment si t’es encore là, en esprit, quelque part. Je ne sais pas vraiment si tu ne t’es pas réincarnée dans un autre de mes enfants, un autre enfant, ou un autre être vivant.
Mais tu sais quoi? Je te devine, et choisis de te voir, dans le sourire de mes 4 enfants miracles de maintenant. Dans celui des enfants que je rencontre. Dans l’arbre qu’on a planté pour toi. Dans la beauté de la nature et de la vie sur Terre.
Mon médecin m’avait bien rassurée que les parents qui vivent une épreuve de ce genre en trouvent une signification avec le temps.
De ce que je suis devenue, une partie de toi en fait partie. Tu es dans mes gestes et dans mes projets. Tu es dans la force de bien derrière tout. De où tu es, merci de continuer à m’inspirer.
Je t’aime, mon ange.
Et en partageant tout ça, j’espère que notre histoire redonne espoir.
J’espère que notre histoire réchauffera le cœur de parents éprouvés.
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