Ce qui est fait aux enfants, ils vont le faire à la société.
~ Karl Menninger
Bien s’occuper de notre enfant nous est bien guidé par amour, notre biologie, et notre imagination. Mais parfois, il y a quelques pépins dans notre routine, comme des mésententes, des étapes de développement difficiles, et des imprévus qui peuvent nous laisser pantois, à ne pas savoir comment tout gérer.
Pour avoir des relations interpersonnelles en famille qui sont centrées sur la connection proximale, je fais par exemple de mon mieux pour ne pas utiliser de violences éducatives. De nos jours, on sait intuitivement et scientifiquement que les violences physiques sont nocives; je ne parle pas de celles-ci, absolument à proscrire. Mais les autres sortes de violence, comme la punition ou les menaces, ont aussi souvent ces effets, c’est pourquoi je veux les éviter. Il a été démontré que ces pratiques sont contraires à l’épanouissement des enfants. Il y a de fortes chances dʼailleurs quʼelles soient à lʼorigine de la violence de notre société actuelle, selon les livres dʼAlice Miller et dʼOlivier Maurel. Je ne suis pas parfaite non plus, cependant voici les outils qui m’aident pour passer de belles journées en famille, inspiré du concept du continuum naturel (nos attentes sociobiologiques), de la phylosophie zen, et de la parentalité bienveillante (aussi connu sous parentage de proximité).
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Ce qui est fait aux enfants, ils vont le faire à la société.
~ Karl Menninger
10 bonnes solutions aux punitions: http://t.co/1JErbCKcq8
— Je Materne (@MarieAuteure) December 2, 2014
1. Une communication claire, avant, pendant, et après
Les gens qui sont près de leur enfant communiquent leurs intentions clairement. Par exemple, les Yequanas de l’Amazonie feraient savoir leurs attentes avec de simples mots pour les enfants plus jeunes. Un non suffit, sans abus, avec quelques mots pour dire ce qui est attendu plutôt. Il est dans notre biologie, nécessaire pour notre survie, de suivre les principes de vie bienveillants de nos parents.
Si une clarification est nécessaire, par exemple si une sortie s’est déroulée avec une crise la dernière fois, nous sortant hors de notre continuum naturel, je fais de mon mieux pour expliquer en quelques mots à quoi je m’attends. Lors de la prochaine sortie, avant de partir j’énonce mes attentes, ce qui favoriserait le bon déroulement de l’événement. Souvent ceci favorise une belle sortie, sans autre méthode nécessaire. J’essais aussi de mon mieux d’anticiper nos besoins de la journée pour avoir une solution lorsqu’ils se pointent, comme un bon snack santé à temps.
Si pendant la sortie, ou quelque événement durant la journée, il y a un problème, j’essaie d’en comprendre le pourquoi, quel est le besoin qui s’exprime, en “tête-à-tête” (à leur hauteur, si possible à part de la situation). Est-ce que sous la crise se cache un ventre affamé, un besoin de courir, un besoin d’affection, ou autre? Je tente d’aider à laisser sortir les émotions d’une manière socialement correcte, incluant, hum hum, les miennes. Si mon enfant est fâché, je l’aide à le formuler et lui dis par exemple je suis désolée qu’il se sente de cette façon, mais que ce n’est pas OK d’avoir un comportement “X” néfaste, comme faire mal à un autre. Si je suis fâchée, je m’efforce de le dire sans crier, et laisse aller. Refouler nos émotions ou les nier n’aident pas à faire sortir l’énergie accumulée, mais heureusement respirer calmement ensemble, laissant venir et passer sous contrôle nos émotions, est une solution pratiquable.
Puis j’accompagne et aide à régler le problème selon la situation. Souvent, nous trouvons une réponse rapide sur le fait. Puis, il arrive que j’attende d’être revenue au calme, par exemple en étant revenus à la maison, pour en reparler et mieux se comprendre.
Tout ceci est plus efficace et moins nocif qu’une punition. Ça ne brime pas notre connection, notre enfant ne se sent pas rejeté, mais aimé, tout en sachant que son action n’était pas conforme à nos attentes.
2. Utiliser la psychologie positive
La gratitude est utile pour bien être connectés. Plutôt que de voir noir, focuser sur ce qui n’est pas à mon goût, j’essaie dorénavant de me centrer sur comment je suis reconnaissante d’avoir mes proches ou telle situation dans ma vie. Si mon garçon est trop actif à mon goût, je me rappelle à l’ordre et comment je suis heureuse qu’il soit en santé, curieux, et enthousiaste. Ça en prend, des gens d’action pour changer le monde! On peut retourner une situation en événement positif.
Sandra Dodd, une leader dans la non-scolarisation, rappelle qu’il n’y a pas de “mauvaises journées”, que de mauvais moments. La journée d’une crise n’est pas gâchée pour autant. La philosophie zen assure que ce moment aussi passera. Ça fait partie de la vie, souvent.
Gretchen Rubin, auteure du livre Happiness Project, raconte comment en adoptant des aptitudes de gens heureux, comme sourire souvent, notre biologie suit et nous devenons heureux. Cela peut être appliqué et démontré dans notre vie de famille, à tous les jours, et devenir une habitude. Chanter ensemble en faisant à manger, éviter de se plaindre et de rendre la mauvaise humeur contagieuse, faire des jokes, joie instantanée!
3. Utiliser le retrait… Pour moi, ou le vivre ensemble
La méthode du retrait de la situation, je l’applique pour moi. Nous nous connaissons et savons lorsque nous allons exploser, nous sommes peinés, ou faisons l’expérience d’une forte émotion. Je m’isole dépendant de l’âge de l’enfant, comme dans le salon, la salle de bain, ma chambre, et la laisse passer. Souvent cela peut canaliser notre énergie pour régler un problème. Mes enfants peuvent venir me voir, en fait j’entends les petits pieds s’approcher souvent, et ils apprennent comment gérer leurs émotions fortes eux aussi selon notre modèle. Cette solution est meilleure pour moi que le retrait de l’enfant, sauf s’il y a de la violence entre eux. Dans ce cas, je prends à part avec moi un des enfants chacun à leur tour et nous en discutons.
4. Utiliser des outils de connexion lors de crises
Plutôt que d’utiliser des méthodes néfastes comme les retraits de l’enfant dans un coin isolé, qui selon le Dr. Laura Markham sont souvent vus par les enfants comme des punitions, une absence d’amour, et n’aident pas à gérer leurs émotions, il y a plusieurs méthodes plus positives à mettre en pratique. Même si je sens que cela me prendra encore du temps avant de les maîtriser parfaitement, j’ai vu de beaux résultats en maintenant notre connexion avec celles-ci.
La méthode du temps ensemble (time-in) est l’une de mes préférées, où pour régler une crise ou problème, nous nous assoyons ensemble pour vivre nos émotions, se réconforter, se calmer, et s’expliquer au besoin. C’est une bonne méthode à pratiquer en couple aussi, et j’aime qu’elle soit respectueuse et pleine de compassion à tout âge.
Celle des conséquences logiques est aussi un outil formidable. Hier, mes enfants s’amusaient à tirer leur nourriture jouet, ce qui ne respecte pas leurs jouets ni l’environnement, tout en étant dangereux pour le feu si les jouets fondent dans les calorifères. Comme ils savaient déjà que ce n’est pas respectueux, je leur ai dit qu’on pouvait donner les jouets qu’ils n’aimaient pas s’ils ne veulent pas s’en occuper, et que pour sortir leur énergie nous pourrions aller jouer dehors à la place et lancer des balles. Ce faisant, je dis une conséquence logique tout en prenant soin d’un besoin, bouger, en faisant attention de ne pas le faire sur le ton de menace ni par abus de pouvoir, mais bien par compréhension et soucis de respect de tous. Ils ont choisi de ne pas aller dehors, mais de ramasser et de jouer avec sur les surfaces comme leur cuisinière, et l’harmonie est revenue, simplement. C’est aussi faire preuve de compassion et de compréhension pour des personnes qui ne sont pas encore parvenues à maturité, qui peuvent avoir des écarts aux comportements attendus.
Cela fait le lien avec faire participer son enfant aux solutions, qui permet une meilleure gestion des émotions et entente familiale.
Le respect mutuel est de mise chez nous. Dans nos efforts de respecter nos enfants, on peut s’oublier (coupable!) Si je n’acceptais pas qu’une autre personne me traite d’une manière “X”, je ne veux pas que mon enfant le fasse non plus. La base de notre morale est que notre liberté se limite où celle de l’autre commence.
5. Être disponible en tout temps
Peu importe l’âge, je veux que mes enfants sachent qu’on est là pour eux s’ils en ont besoin. La base de nos relations dans l’enfance sont les fondements de nos relations plus tard aussi, et j’aimerais continuer d’avoir une famille unie.
6. Répondre aux besoins de manière efficace
Une personne dont les besoins sont bien répondus est plus épanouie, et c’est un plus pour l’harmonie familiale. Cela peut consister à faire de notre mieux pour permettre à notre enfant d’évacuer l’énergie à chaque jour, comme permettre et tolérer des activités physiques à l’intérieur lors des jours glacials de l’hiver.
7. Un enfant est une personne aussi
Je fais de mon mieux pour traiter mon enfant “comme un adulte”. C’est une personne à part entière lui aussi, avec quelques besoins particuliers selon son âge! Il a droit au respect en tout temps. “L’enfantisme”, ou “l’âgisme”, est une sorte de préjugé défavorable envers l’enfant que je souhaite éviter.
Cela inclut de parler normalement, sans simplifier à l’excès mon langage, à la manière des Yequanas. De cette manière ils apprennent bien le langage et qu’il n’y a pas de double standard selon l’âge. Je leur dis la vérité, sans m’étendre s’ils ne sont pas intéressés (respect des intérêts). Je me rappelle être choquée quand j’ai découvert que mon père avait fait le Père Noël à la maternelle, avec des bonnes intentions, mais je découvrais que je m’étais fait dire un (pieux) mensonge! Mes enfants savent que le Père Noël n’est pas vrai (droit à la vérité), et la magie du solstice d’hiver est bien présente quand même.
J’évite les punitions et méthodes négatives dans un même ordre d’idée (respect de l’intégrité). Les jeunes personnes comprennent mieux qu’on le croit généralement, puis souvent une bonne discussion, des principes clairs (chez nous, pas de violence envers autrui et les biens), et la découverte du problème caché ou besoin non-exprimé, accueilli avec bienveillance, règlent une mésentente.
Un autre exemple est que je respecte leurs décisions. Souvent les enfants ne sont portés à prendre que celles proches de leur monde, et ils nous délèguent les plus importantes en nous faisant confiance. Je leur accorde la même confiance. D’autant plus que les décision qui peuvent nous sembler petites sont les premiers échafaudages de leurs grandes de demain. Les légumes semblent peu appétissants? Ils peuvent les laisser de côté. Parfois je leur demande d’essayer juste pour voir, comme je pourrais le dire à un autre ami; les bienfaits par les vitamines sont là, peut-être qu’ils aimeraient ça. Mais rien n’est forcé, ils savent qu’ils sont aimés et respectés dans leur entièreté, avec leurs goûts et dégoûts. Respecter leurs décisions permet aussi de garder leur instinct intact, améliorer leur intuition, ou d’en apprendre plus sur eux-mêmes, et ce sont des outils pratiques pour la vie.
Un des meilleurs outils est les mémoires que j’ai de cet âge, ce qui m’a plû et déplû. Avec un peu d’imagination, on peut aussi se représenter ce que cela fait d’être dans la situation de notre enfant, comme se faire sermonner, et décider d’éviter cela à partir de ce moment. Il y a aussi de faire le point sur l’éducation parentale et sociétale que nous-mêmes avons reçue, et quel type de parentalité nous souhaitons offrir et nous aurions aimé avoir.
8. Se rappeler que nous sommes naturellement bons et sociaux
Le Dalaï Lama dit que la compassion nous est innée, comme nos dispositions maternantes et de gratitude. Le nouveau-né savoure des moments de bonté au creux des bras de son parent qui le nourrit, comme cela nous vient naturellement.
Jean Liedloff a observé dans son étude anthropologique participant au sein de la tribu des Yequanas que non seulement l’enfant est naturellement sociable, veut écouter ses aînés, et bien s’entendre avec autrui, mais que toute la tribu s’attend à ce qu’il le soit. Cela fait toute une différence!
En effet, si nous nous attendons, comme dans notre société actuelle, que nos enfants ne nous écoutent pas, aient une crise de 2 ans ou d’adolescence terrible, l’enfant veut inconsciemment ou non combler ces attentes pour être accepté et aimé. Par contre si nous utilisons les bonnes dispositions spontanées de l’enfant, cela évite une horde de problèmes socialement créés.
Donc le bébé qui demande beaucoup, demande sûrement notre présence. Le jeune enfant qui semble provoquer ne veut probablement pas déplaire, mais découvrir son environnement et ce qui est attendu ou non de lui.
Ce principe a changé pour de bon ma façon de montrer mes attentes et accorder la plus grande confiance que mes enfants veulent y répondre du mieux qu’ils le peuvent.
9. Se rappeler que notre biologie est contraire à vivre centrer sur l’enfant
Si l’on donne que de l’attention au bébé en le regardant constamment, le chouchoutant, lui parlant, il se passe quelque chose de bizarre généralement. Il se demande ce qui se passe, pourquoi il est fixé, en devient fâché, bouge, ou veut de l’action. Le jeune humain serait biologiquement programmé pour être une sorte de “satellite” autour de ses aînés actifs, pour apprendre d’eux, et non l’inverse. Cela nous place comme parent en une sorte de leader calme, qui vaque à ses activités, tout en apportant en tout temps avec lui son enfant. Vivre centrer sur l’enfant causerait toutes sortes de problèmes, dont en partie celui dans notre société de “l’enfant-roi”. Un enfant pourra même faire tout un remue-ménage pour nous forcer à prendre le rôle de leader et le guider.
Chez les Yequanas, les parents vaquent à leurs activités pendant que les jeunes enfants jouent calmement autour, souvent en portant les bébés. Les garçons plus vieux s’exercent à leur futur rôle, généralement regroupés ensemble dans la nature environnant. Les filles apprennent le rôle de leurs mères. Il y a quelques périodes de jeux en famille, mais elles ne sont pas centrées sur l’enfant, ce qui fait le bonheur de tous, contrairement à ce qu’on vit dans nos sociétés “modernes”.
10. Connecter avant tout
Un des trucs les plus utiles, et abordé ici et là, est que la connection entre nous doit passer avant tout. La meilleur façon d’y arriver je trouve est par la proximité physique et psychologique. Cela peut passer par les “colleux” et autres marques d’affection, s’assoir ensemble, et des discussions quotidiennes avec enfants plus âges, sans pour autant être un “parent hélicoptère”.
Par exemple, je passe la journée avec mes enfants, et lorsque j’écris, ils sont présents, comme en ce moment. Nous pouvons faire un projet collés sur le divan, ou en se parlant au besoin. Avec tous ces trucs de connexion, il y a généralement un calme bonheur et une harmonie régnant dans notre univers.
Je publie un livre pour aider à être un parent zen, Journal d’une maman à la maison. Merci de vous inscrire au site pour être informé de la sortie et gratuités!
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