Pour commencer cet article, avant d’aborder le fascinant Slow Living, j’ai besoin de vous parler de mon histoire. Je travaille dans le domaine de la relation d’aide depuis maintenant 10 ans. Depuis une décennie, en tant que travailleuse sociale clinicienne, je fais de la psychothérapie et j’accompagne des gens qui vivent avec de l’anxiété, entre autres.
Pourtant, ça ne m’empêche pas de souffrir d’anxiété, moi-même. D’accord, mon problème d’anxiété a beaucoup diminué suite aux nombreuses démarches que j’ai entreprises dans les dernières années, mais ça reste quand même un défi dans ma vie et qui le restera peut-être pour toujours.
En pensant au sujet de cet article, j’ai réalisé que lorsque j’ai changé de mode de vie ça a eu comme effet de diminuer beaucoup le stress et l’anxiété.
Avant, j’étais la fille qui avait trois jobs tout en complétant sa maîtrise. J’étais celle qui allait s’entraîner trois fois par semaine, qui faisait du bénévolat et qui voulait que sa maison soit impeccable. J’étais celle qui avait une to-do liste en permanence dans sa tête et de grosses attentes par rapport à ce qui devait être terminé avant que je m’autorise à me coucher le soir.
À un moment donné, je suis devenue tellement malade, épuisée, stressée et débordée que j’ai dû arrêter. Je n’avais plus le choix. Et, plus tard dans ma vie, je suis devenue maman et j’ai eu la chance de comprendre et de ressentir un besoin immense de ralentir le rythme pour profiter davantage de la vie. Je voyais ce petit être dont j’avais désormais la responsabilité et j’ai eu une envie folle et irréversible d’arrêter la vie, un peu.
À ce moment, j’ai compris que cette période de ma vie allait passer bien assez vite et qu’il était impératif que je n’empire pas la situation en courant sans cesse (après quoi, au juste?).
Depuis, j’ai des hauts et des bas. Parfois je trouve que je ne fais rien de mes journées. À d’autres moments, je sens un bonheur immense devant mes journées sans plan et sans horaire précis. Et, aussi, il m’arrive de trop remplir l’horaire, de perdre mon recul et de faire une “rechute”…!
Et j’ai découvert que, depuis que j’ai des enfants je pratiquais, sans le savoir, le slow living. Mais ce n’est pas toujours facile, ni naturel!
Le Slow Living, c’est quoi?
Le slow living est une approche qui découle du slow food, apparu dans les années 1990 afin de contrecarrer le fast food. Le slow living, qu’on pourrait traduire comme “vie lente”, ou “vie pleinement consciente”, est une approche qui nous invite à ralentir afin de mieux vivre.
Tout est rapide de nos jours. Les déplacements, les conversations, les repas, les résultats, les communications, etc. On veut avoir tout, tout de suite. On veut accomplir plus de choses pour pouvoir en faire plus! Et ce cercle vicieux nous emprisonne. Car avec le fast living vient stress, anxiété, problèmes de santé, problèmes relationnels, problèmes familiaux, et autres.
Pour moi, toujours essayer de satisfaire aux exigences de la société m’obligeait à être dans le fast living et m’occasionnait énormément de stress et d’anxiété. Ma vie était une course contre la montre et un de mes buts étaient d’atteindre mes objectifs et d’accomplir, d’accomplir, d’accomplir!
Cet été, je vous mets au défi d’essayer le slow living, juste pour essayer.
Depuis que je suis maman, j’ai été séduite par le slow living. Je ne coure pas sans cesse dans les magasins et les boutiques, je n’inscris pas mes enfants à des tonnes de cours, je n’aspire plus à ce que ma maison soit toujours propre et rangée. On a même choisi l’éducation à la maison en grande partie parce qu’on est une famille slow… lente! On aime ça prendre notre temps. Prendre de longs repas. Discuter. Danser, chanter et “perdre notre temps” des fois. Même ces expressions-là, “perdre notre temps” et “gagner du temps”, méritent d’être exclues de notre vocabulaire.
Le temps ne peut pas être perdu, ni gagné. Le temps ne peut qu’être savouré, apprécié et vécu!
Comme maman, je trouve l’approche du slow living absolument merveilleuse. Je sens que je profite de mes enfants, que je savoure leur présence (pas toujours, mais presque!), que je peux mettre mes énergies sur l’essentiel et sur ce qui plaira vraiment à mes enfants et à moi-même.
En adoptant le slow living, j’ai plus de temps pour saisir les moments uniques et éphémères et me mettre en mode “observatrice”.
Je ne me sens plus coupable de ne rien avoir au programme quelques journées par semaine. Je sais que nous aurons amplement de choses à faire et surtout de choses à vivre. Le slow living se prête particulièrement bien au unschooling et à l’éducation à domicile, mais n’importe qui peut décider d’avoir plus de moments dans leur vie qui sera slow, dénudé d’obligations. Ces moments vécus dans la lenteur font de nous des gens ouverts à ce que la vie a à offrir!
En tant que thérapeute et maman anxieuse, je suis convaincue qu’il s’agit d’une clé importante de la guérison de l’anxiété. Vivre dans le moment, en diminuant nos attentes et en mettant toute notre attention sur ce qu’on fait, nous force à ignorer un peu le passé et le futur qui sont des sources d’anxiété.
Vous remarquerez que dans le présent il n’y a presque jamais de source d’anxiété.
Voici quelques idées à essayer cet été afin de goûter au slow living et possiblement l’adopter!
- Commencez par vous rappeler la différence entre “être” et “faire”. Ce que vous êtes réellement n’a rien à voir avec les choses que vous réussissez à accomplir. Permettez-vous donc d’être bien, de vous détendre, de profiter du soleil sur votre peau et du vent dans vos cheveux.
- Développer de la compassion envers vous-mêmes! N’est-ce pas une occupation exigeante que d’être maman? Appréciez donc les moments en pyjamas, à prendre votre thé ou votre café, et les minutes passées à dorloter vos enfants et à les bercer ou les tenir dans vos bras. Faites des efforts pour allonger ces moments précieux comme si vous aviez toute la vie devant vous.
- Faites exprès pour marcher lentement. Oui, oui!!! Essayez-le au moins! Même si vous n’êtes pas complètement détendues, faites semblant de l’être en marchant lentement, en parlant plus lentement, et en prenant votre temps. Vous enverrez ainsi un message à votre cerveau qu’il n’y a pas tant de raisons d’être stressées. Et en plus, vous dégagerez peut-être une énergie calmante et zen autour de vous!
- Cet été, si vous devez vous fixez des objectifs, essayez que ce soient des objectifs simples! Pas besoin d’avoir 10 projets pour les semaines de vacances. Pas besoin de vouloir faire tous ces travaux à la maison. Nul besoin d’avoir des plans chaque weekend.
Voici quelques exemples d’activités slow living.
- Achetez-vous des trucs pour faire des cornets ou des coupes glacées maison et faites toutes les étapes avec vos enfants. Demandez-leur qu’ils fassent la liste avec vous de ce qu’ils aimeraient pour leur gâterie glacée. Ensuite, allez ensemble à l’épicerie faire les achats. Plus tard, faites ensemble le cornet ou coupe glacée et, finalement, prenez le temps de déguster ensemble le résultat de votre travail!!! Je crois que la crème glacée (végane ou non) devrait faire partie intégrante de l’été.
- Écouter de la musique dans un hamac;
- Regarder vos enfants jouer dans une piscine ou à la plage;
- Faire du vélo juste pour le plaisir, sans avoir de destination;
- Passer beaucoup de temps à faire un dessin avec notre enfant;
- Se faire une liste de musique pour l’été (en famille, en prenant le temps d’écouter les pièces et de les choisir);
- Toucher les animaux que l’on voit, les fleurs, les arbres et l’eau (de la piscine, du lac, de la mer);
- Sentir la pluie d’été et les odeurs du BBQ;
- Manger lentement.
Dernière pensée. J’ai réalisé qu’il est important de ne pas se forcer à faire des choses que l’on n’aime pas. Les enfants sont flexibles et s’amusent et apprennent partout, avec peu. C’est donc à vous que vous devez penser davantage!
Que cet été soit lent et rempli de bonheur.
Bon été!
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