Quand je pense à l’enfance, j’ai une image qui me vient en tête:
Un enfant assis par terre qui anime ses blocs pendant des heures.
L’enfant de ma vision est heureux, comblé et continue à jouer au fil des minutes. J’ai été cet enfant, inventant des histoires avec un rien pendant des étés entiers.
Pourtant, en 2017, j’ai l’impression que cette vision est de plus en plus difficile à transposer dans la réalité. Les enfants ont du mal à jouer seul, je le lis souvent un peu partout.
Et si nous prenions cinq minutes pour tenter de trouver des pistes de solutions?
Jouer seul, ça s’apprend
Certains enfants ne savent pas jouer seuls ou avec d’autres enfants. Ils ont besoin d’être guidés, et la meilleure façon de le faire c’est de servir de modèle.
Comme parent, nous sommes souvent LE modèle de nos enfants, c’est pourquoi modeler le comportement attendu peut être très efficace. On s’asseoit par terre, près de notre enfant et on construit avec les blocs, on fait parler les bonhommes…
On fait ce qu’on aimerait le voir faire, simplement.
On peut verbaliser à voix haute ce qui se passe dans notre tête pour les aider. Parfois, ça prends quelques occasions avant d’avoir la possibilité de voir notre enfant s’y mettre. Je ferais la même chose avec un enfant qui a du mal à jouer avec d’autres enfants, on s’assoit, on se présente et on joue, simplement.
Cet apprentissage peut aussi se faire au quotidien sans même s’en rendre compte: en travaillant sur des projets personnels, en faisant du yoga ou encore en passant du temps avec nos amies-mamans sous le regard de notre enfant.
Au lieu de se contenter de dire ce que nous aimerions qu’ils soient, soyons ce que nous voulons voir chez nos enfants, c’est plus efficace que n’importe quelle technique trouvée sur Pinterest. De la même façon que notre enfant joue à cuisiner ou bercer son bébé, nous pouvons l’inspirer à jouer seul.
Jouer avec notre enfant pour qu’il joue davantage seul
Ça peut sembler contradictoire, mais en jouant avec notre enfant, nous remplissons son réservoir d’amour et d’attention, ce qui lui permet ensuite d’explorer et de jouer davantage seul.
Instaurer une routine dans laquelle est prévue une période où nous sommes entièrement disponible pour notre enfant, chaque jour, peut faire toute la différence. Parfois, si l’enfant refuse de jouer seul, c’est qu’il est inquiet à savoir si on aura ou non du temps pour jouer avec lui aujourd’hui. Il tente d’obtenir toutes les “miettes” d’attention disponibles de notre part, même si elles sont parfois négatives.
Pour le sécuriser, vous pourriez afficher la routine illustrée de la journée (incluant le moment de jouer avec lui), commencer la journée par du temps ensemble (avec un chronomètre pour établir clairement le temps où vous serez 100% concentré sur lui?) ou simplement lui proposer un câlin quand il cherche votre attention en lui indiquant ce que vous faites présentement, ce qu’il peut faire et quand vous pourrez le rejoindre.
Jouer seul, ça nécessite du temps et de l’espace
Si chaque fois que votre enfant commence à s’amuser et à se créer un monde, il doit ranger, il est probable qu’il cessera de le faire. Un enfant peut mettre plusieurs minutes, voire même des jours pour arriver à un scénario de jeu qui lui plaît, parfois il commencera par s’ennuyer avant de finalement mettre en place un jeu.
Avoir un espace adapté, où il pourra étendre ses créations sans déranger, le motivera à voir plus grand. De la même façon, si on veut qu’il joue seul pour lui demander d’arrêter 30 minutes plus tard, il n’aura probablement même pas eu le temps de vraiment s’y mettre…
Avoir un horaire moins chargé où il lui sera possible de jouer une longue période sans interruption lui permettra d’amener son jeu plus loin.
La règle la plus importante pour favoriser le jeu seul
Ne jamais, jamais, jamais, jamais, interrompre un enfant qui joue seul.
Cette règle s’applique dès la naissance. On change la couche de bébé, il se met à observer quelque chose sur le mur ? On le laisse aller au bout de son observation. On attend qu’il se mette à nous regarder, ou semble moins “concentré” pour commencer autre chose. Nous sommes habitués, en 2017, à constamment briser le rythme de nos enfants pour leur imposer le nôtre, ou encore pour leur faire des suggestions pour que leur jeu corresponde à ce qu’il devrait selon nos perceptions d’adultes.
Ne le faites pas. Retenez-vous.
Si votre enfant ne vient pas lui même vous inclure dans son jeu, ne dites rien. Bien sûr, pour vous c’est évident qu’il serait beaucoup plus amusant qu’il rajoute X ou Y à son scénario.
Le message qu’entendra votre enfant ne sera pas : “Je t’aime et j’ai envie que tu t’amuses davantage” mais plutôt : ” Tu as besoin de moi pour savoir comment jouer. “
Comment adapter cette consigne à notre vie d’adulte (et ses obligations, genre quitter pour aller quelque part ou manger)?
De la même façon que vous le feriez avec un adulte en pleine conversation: attendre le bon moment. Observez votre enfant, attendez qu’il brise sa concentration pour vous regarder, il sera alors prêt à vous écouter.
Psssst:
Prenez le temps de lire mes précédents articles sur le nombre de jouets et la présence de la télévision, ce sont également de bonnes pistes pour aidez votre enfant à parvenir à jouer seul.
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