La liberté de l’éducation à domicile, ça nous concerne tous

La liberté de l'éducation à domicile, ça nous concerne tous - Lettre ouverte à lire et appuyer sur Je Materne

L’éducation de nos enfants, c’est un des trésors qui nous sont les plus précieux.

Qu’on ait un enfant ou non, ce sont les enfants de notre société qui seront au coeur de notre futur. Qui sûrement même, avec leurs décisions, tiendront notre avenir entre leurs mains.

Il est donc dans notre intérêt à tous que leur éducation soit la plus appropriée possible pour chaque enfant, dans un réel souci de leur bien-être.

Car chaque enfant devrait avoir droit à la meilleure éducation possible, non?

Et ce serait bien les parents, les plus près de l’enfant, qui sont plus à même de décider de quelle éducation choisir. D’ailleurs ce choix ne devrait pas être discuté, parce qu’on se l’est donné avec la Déclaration universelle des droits de l’homme il y a près de 70 ans, à laquelle aucun État ne s’est opposé. L’article 26 précise:

“Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.”

Il reste pourtant certains enfants à travers le monde qui sont brimés dans ce droit. On ne leur accorde que l’éducation qui est permis par leur gouvernement. On déplore le travail forcé chez les enfants mais on les force autrement, jour après jour, à se conformer aux exigences d’un moule social scolaire ne s’attardant pas aux particularités uniques de chaque enfant.

La restriction des choix éducatifs, et le non-respect de la volonté des familles en matière d’éducation, c’est une atteinte aux droits et libertés que nous ne pouvons plus nous permettre de tolérer.

Car on y perd en tant que société.

En réaction aux législations régionales où le seul choix est l’école, plusieurs familles songent à déménager là où l’éducation en famille est permise et même soutenue par les instances en éducation. Ce qui entraîne un nouvel épisode d’exode des cerveaux.

Ensuite, parce que les possibilités de choix éducatifs sont restreint, l’épanouissement des individus est limité. Les enfants peuvent être coupés de leur milieu d’apprentissage écologique, où ils apprennent énormément en immersion dans la vie courante et où ils sont soutenus par ceux qui les aiment le plus.

On décrit souvent les fissures du système éducatif actuel et pourtant on les perpétue. Par exemple, il y a un effet de nivellement par le bas, les élèves plus avancés sont brimés dans leurs apprentissages. Mais aussi, ceux qui ont besoin de plus de soutien ne l’ont pas nécessairement. Les ressources de toutes sortes sont souvent inadéquates. Le bullying est systémique, donc difficile à enrayer. Et les méfaits dans l’univers des enfants s’accumulent, symptômes d’un malaise profond: les dépressions, troubles d’adaptation et malheur de vivre sont courants.

Si, pour trouver une solution, nous pensions en dehors de la “boîte scolaire”, pour ceux qui le souhaitent?

Et justement permettre, sans limitations, l’éducation à domicile, l’instruction en famille, ou la non-scolarisation, c’est sûrement la révolution éducative qu’on attend depuis longtemps.

Nous croyons en des nations à l’avant-garde en matière d’éducation qui pourraient rejoindre les avancées des pays européens nordiques, où l’unité familiale et scolaire crée les gens les plus heureux au monde.

Les recherches du Dr. Peter Gray, professeur et chercheur en psychologie, ainsi qu’auteur de Free to Learn, démontrent que les enfants à travers le monde apprennent mieux par le jeu, une communauté de pairs, et l’accès libre à l’information. Peter Gray souligne que les enfants sont naturellement équipés pour s’éduquer eux-mêmes:

“Les enfants viennent au monde brûlant d’apprendre et génétiquement programmés avec des capacités extraordinaires en matière d’apprentissage. Ils sont de petites machines à apprendre.”

D’ailleurs, les écoles les plus en vues, comme celle appelée Avenues – The World School, tendent vers le modèle de l’apprentissage autonome. On se rend compte que les enfants ont une excellente éducation lorsqu’ils ont un accès libre à l’information, qu’ils sont encouragés à suivre leurs passions, sans horaire fixe, et qu’un parent peut venir les voir en tout temps. Quoiqu’on n’a pas besoin nécessairement d’une école de ce genre: ces dispositions peuvent bien se recréer en famille.

L’éducation à domicile a des résultats hors normes avec moins de 600$ de frais par année. La moyenne des étudiants de l’école est 50%, alors que la moyenne des apprenants à la maison lorsque testés ont des moyennes autour de 88%, selon des données américaines du Progress Report 2009.

Et, fait intéressant à noter selon ces mêmes données, on a observé que l’implication faible, moyenne, ou élevée de l’État par des régulations n’a aucun effet sur les résultats. Cela soulève la question:

Si la législation de l’État ne change pas les résultats, pourquoi serait-elle nécessaire?

Mais alors, qu’en est-il de ces “unschoolers”, ces non-scolarisés qui ne suivent aucun programme d’éducation? Les résultats que Dr Peter Gray a recueilli brassent les fondations de l’éducation actuelle. Ces non-scolarisés comptent dans leurs rangs, à comparaisons équivalentes, plus de fréquentation (83% ont fait des études supérieures) et de diplômés d’études supérieures (44% ont obtenus ou sont étudiants à temps plein pour un diplôme de premier cycle) que ceux qui empruntent la route traditionnelle.

Et une note pour ceux qui s’inquiètent de la socialisation des enfants qui ont une éducation alternative, c’est louable mais infondé. Ils ont même en général une socialisation plus adéquate, selon diverses études et constats. Les enfants éduqués en famille socialisent naturellement avec des personnes de tous âges, en famille, en communautés, en sorties, entre amis, entre voisins, exactement comme le fait l’adulte, dans son quotidien. Est-ce qu’ en évoquant le terme “socialisation” nous songeons uniquement à des échanges entre personnes exactement du même âge, à certains moments précis de la journée? Bien sûr que non. Nous évoquons plutôt l’occasion d’échanger avec des gens de toutes sortes, dans la vie sociale, exactement comme le font les enfants en dehors de l’école.

Alors si on suivait ce que ces résultats nous disent, sans équivoque?

Et si nous adoptions, comme sociétés, une ouverture d’esprit sur le sujet, et même la propension d’être à la fine pointe de l’éducation efficiente?

Une vision démocratique de l’éducation, où tous les enfants pourraient suivre la voie qui leur convient vraiment, pour faire fleurir leurs potentiels innés?

La liberté de l’éducation, qu’on choisisse l’école ou une éducation alternative, est une vision qui, au lieu de nous diviser, pourrait nous rallier.

Nos contrées gagneraient à devenir les leaders des alternatives éducatives.

Ça nous apporterait un plus grand respect de l’enfance et un meilleur déploiement de son potentiel, ce qui bonifierait la collectivité.

Ça s’inscrirait dans la même veine que la diversité culturelle.  Des citoyens provenants de milieux éducatifs riches et diversifiés, ensemble, pour une société plus riche et novatrice.

Ça permettrait probablement de diminuer les méfaits actuels de l’éducation traditionnelle pour certains, comme le malaise généralisé et les taux de décrochage sidérants.

Et ça conserve l’égalité de choix éducatifs pour tous.

Nous sommes un collectif de citoyens qui supportons cette vision de la liberté éducative.

Car nous sommes plusieurs à la vivre par l’éducation en famille, jour après jour. Nous voyons tous les bienfaits qu’elle apporte. Nous voyons le bien qu’elle peut faire à nos sociétés.

Et nous voyons aussi que pour conserver ses bienfaits, elle ne doit pas être brimée.

Elle doit être libérée.

Et en fait, voici ce qui semblerait approprié en cette florissante ère éducative du nouveau millénaire.

Nous demandons de revenir au respect de la charte des droits et libertés. Notamment, un enregistrement facultatif auprès de l’État pour les enfants éduqués en famille.

Il serait aussi intéressant, d’arriver à une parité, pour les familles qui font l’éducation à domicile, des sommes imparties au système publique d’éducation – par exemple au Québec, il en coûte de 5 000$ à 15 000$ par enfant scolarisé. Les familles qui le souhaitent pourraient avoir une compensation équitable pour le parent-éducateur et pour l’enfant éduqué à domicile de ce qui est attribué par enfant qui fréquente l’école, pour achat de matériel, sorties et tuteurs au besoin, comme il se fait en Colombie-Britannique par exemple.

D’offrir d’autres voies comme l’accès aux ressources scolaires en semaine, les gymnases et les bibliothèques, la reconnaissance des acquis pour accéder aux diplômes et études post-secondaires, et ne plus aborder un retour en arrière dans les législations qui garde les familles dans un état précaire.

Et aussi interdire les conflits d’intérêts – une organisation en lien avec l’éducation ne peut juger adéquatement une situation familiale d’apprentissage dû à son biais pour la scolarisation.

Où nous vivons, au Québec, se dessine un projet de loi inquiétant pour renforcer les mesures de fréquentation scolaire. Il voudrait laisser en priorité au gouvernement le choix de l’éducation des enfants et donc grandement légiférer, ou possiblement même nier, le droit de choisir l’éducation à domicile. Comme expliqué, nous sommes d’avis que c’est une aberration et nous demandons sur le champ de changer ce projet de loi pour réintroduire la liberté de choix. Nous supportons les propositions que l’Association québécoise pour l’éducation à domicile a formulé en ce sens.

Car nous sommes face à un tournant décisif pour l’éducation de nos enfants.

Faisons le choix approprié de la liberté éducative et instaurons une ère éducative nouvelle et respectueuse, pour un meilleur futur possible pour tous.

 

Julie Roux, parent éducateur, collaboratrice “Humaniser l’enfance” sur le site Je Materne

Marie-Eve Boudreault, parent éducateur, bachelière en sociologie, consultante familiale, fondatrice des sites Je Materne, This Parenting Thing, et Mamans Zen

Marie-Eve Verret, parent éducateur, travailleuse sociale clinique, fondatrice de Inspire Counselling

Marie-Noelle Marineau, parent éducateur, bachelière en Loisir, culture et tourisme, fondatrice des sites Marginale et heureuse, et Mamans Zen

Julie Nadeau, parent éducateur, consultante familiale, fondatrice de Julie au paradis, fondatrice du groupe Unschooling au Québec qui a plus de 665 membres

 

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Pétitions québécoises

Pétition au ministre de l’éducation du Québec

 

Références, à lire et partager

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A Survey of Grown Unschoolers I: Overview of Findings

Projet de loi 144: Ma réaction

Décortiquons le projet de loi 144

Mémoire préparé par Julie R-Bordeleau, enseignante et blogueuse, et Julie Duquette, parent-éducateur et blogueuse, en réponse au projet de loi 144

L’école à la maison ou le bonheur en famille

 

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