“Qui aime bien châtie bien”: on t’a menti

À LIRE! Qui aime bien châtie bien - on t'a menti - www.jematerne.com

“Viens ici. Baisse les yeux. Regarde-moi. Non. NON ! Je t’avais dit que… viens prendre ta claque. BAISSE LES BRAS ! Maintenant, tu dégages dans ta chambre, et tu réfléchis!”

Monologue ordinaire d’une violence ordinaire, banale, familiale.

Plus tard, tes parents t’ont dit que la violence était nécessaire, que c’était pour ton bien. Pour t’éduquer. Te donner des limites.

Et tu y as cru, jusqu’à devenir parent à ton tour. Devant ton enfant, petit, faible, confiant, tu te demandes si tu dois, à ton tour, le “châtier pour son bien”.

On te dit que si tu ne le fais pas, c’est par laxisme de ta part. Qu’à force de te tourner les pouces, au lieu de l’éduquer, tu en feras un capricieux, un insolent, un futur délinquant!

Et pourtant… tu ne te tournes pas les pouces. Tu n’as rien d’un(e) paresseux-se. Parce que ce n’est pas frapper qui est difficile. Frapper, crier, sont des réactions tellement spontanées, tellement ancrées en toi, provenant de ton enfance, de ton adolescence, qu’il serait facile de céder à ces pulsions.

On t’a menti: la violence n’est pas une discipline, c’est une facilité.

Faire taire un enfant en le violentant, ce n’est pas une correction: loin de corriger un comportement « indésirable », cela pousse ton enfant à taire ses problèmes, ses désirs, à cacher ou renier ses besoins.

Ne lui apprends pas que la loi du plus fort est la bonne.

Comment pourrait-il y avoir deux sortes de violence, l’une acceptable, si elle est exercée par le parent sur l’enfant, et une condamnable ?

N’est-ce-pas une façon d’apprendre à ton enfant, une fois adulte, à se laisser maltraiter “pour son bien” par son-sa partenaire, son-sa patronne, ses camarades ? Ou bien, à devenir lui même l’agresseur?

Ce qui est difficile, c’est parlementer, négocier, écouter. Accueillir les cris, les pleurs, les gesticulations de ton petit. Respirer, rester calme, transmettre l’apaisement…

Et les violences que tu as subies sont un obstacle supplémentaire que tu dois combattre.

Retenir tes mains de frapper, ta bouche de hurler, et, quand tu l’as fait, demander pardon.

Apprendre à ton enfant qu’on ne frappe pas plus faible que soi. Que son corps, son esprit lui appartiennent exclusivement. Qu’il est bon de demander pardon.

Et surtout, que même si le passé ne saurait être effacé, que tu n’es pas condamné(e) à être le reflet des erreurs de tes parents à toi.

Alors, dis-toi que tu es plus forte que le poids du passé et des pulsions. Dis-toi que tu n’es pas laxiste, dis-toi que tu es plein(e) d’amour, de respect, et de courage.

“Qui aime bien bienveille bien.”

 

Clique ici pour des solutions bienveillantes aux violences éducatives

Par Flavia Darrière, éducatrice spécialisée, mère hippie et débordée. 

Collaboration spéciale