J’ai appris tout un tas de choses en devenant maman. Mon premier émerveillement a été de porter la vie en moi. Le second a été de l’expulser jusque dans mes bras. Le troisième et non le moindre a été de voir du lait couler sur mes seins.
Une tranchée intense accaparant l’entièreté de mes fonctions et de mes capacités, repoussant hâtivement mes limites jusque-là connues. Partie comme ça, ça n’allait pas s’arrêter là.
Je me suis découvert un désarroi profond face aux pleurs de mon enfant. J’ai exploré tous les moyens pour soulager sa peine et la mienne. Celui qui l’a emporté a été de le garder près de mon cœur, dans mes bras, dans mon écharpe, dans mon lit.
J’ai eu quelques failles. Comme tout le monde. Nous ne pouvons pas toujours avancer avec la même force. Et puis les gens, la culture ambiante, ils nous disent que nous avons tort. Ils nous disent que nous nous soucions trop, que les pleurs ne font pas de mal, et que de toute façon, la souffrance existe dans ce monde, qu’il en a toujours été ainsi, qu’ils doivent s’y faire.
J’ai senti que si mon bébé savait parler, il me dirait de ne pas les écouter.
En fait, les bébés savent très bien s’exprimer. Mais nous, nous, les adultes raisonnables, nous savons mieux qu’eux? Nous réprimons nos émotions et les leurs. J’entendais: ‘’Quelqu’un quelque part a dit qu’il ne fallait pas gâter son bébé. Me souviens plus qui mais il avait l’air savant. Pose-le.’’
Après un moment, j’ai réfléchi: ‘’En cas de doute, je préfère la bienveillance’’. C’est ainsi que j’ai continué mon chemin et que je me suis affranchie. J’ai donné mon lait, j’ai porté, j’ai materné. J’ai puisé une grande force dans cette écoute.
Quel est le lien avec le véganisme? Attendez, vous allez comprendre.
Pendant longtemps, malgré mon empathie évidente pour les animaux, j’ai cru qu’il était justifié d’aller contre leurs intérêts. Je croyais leur souffrance nécessaire, même si elle me rendait triste. Comment l’éviter? Il faut bien se nourrir….
De mon coeur d’enfant, j’ai fermé les yeux sur ces douleurs… jusqu’au moment où j’ai senti toute la vulnérabilité d’un petit être entre mes mains. Un être à la merci des plus forts, où son bien-être dépend de son environnement.
J’ai pleuré. Pour tous ces enfants qui vivaient dans un milieu oppressif et qui ne pouvaient en sortir. J’ai remercié la vie d’avoir un coeur plein d’amour et d’être doté d’un jugement moral pour le préserver des grandes souffrances.
Quelques temps et lectures plus tard, je suis devenue végétarienne. Il m’est apparu évident que nous ne sommes pas les seuls à ressentir ces liens forts envers nos petits. Je ne pouvais faire tout en mon pouvoir pour préserver ces liens avec les miens tout en bafouant ceux des autres espèces. En me régalant de leur chair et en encourageant, avec mon argent, ceux qui séparent les petits de leur mère.
À nouveau, je me suis découvert un désarroi profond face à la souffrance animale. Mais cette fois-ci, j’ai exploré tous les moyens pour soulager ma peine. Celui qui l’a emporté a été de garder leur souffrance loin de mon assiette, de mes vêtements, de mes divertissements.
J’ai eu quelques failles. Les gens, la culture ambiante, ils nous disent que nous avons tort. Que nous nous soucions trop. Que les animaux ne souffrent pas. Et que s’ils souffrent, leur souffrance ne compte pas vraiment. J’entendais: ‘’Il n’est pas condamnable d’exploiter et de tuer les animaux. L’important, c’est d’éviter la cruauté’’.
J’ai senti que les animaux, s’ils savaient parler, me diraient qu’ils ne veulent ni être exploités, ni mourir. En fait, les êtres animaux savent très bien l’exprimer. Nous réprimons nos émotions et les leurs. Mais nous, nous, les humains raisonnables, nous valons mieux qu’eux?
En cas de doute, je préfère la bienveillance. Et la bienveillance m’a apprise à ne plus douter. J’ai puisé une grande force dans cette écoute. J’ai élargi mon cercle de compassion, non plus qu’aux humains qui souffrent mais à tous les êtres qui souffrent.
Ça a renversé le paradigme!
Une révolution, ni plus ni moins, dans la partie centrale de qui je suis. Le maternage et le véganisme m’ont transformée.
Qu’est-ce qu’un patient moral? C’est un individu, humain ou non, auquel on ne peut attribuer la responsabilité morale de ses actes et qui, en revanche, doit être moralement pris en considération. Comme un bébé, comme un être animal.
Écrit par Marianne Garnier. Photo par Jo-Anne McArthur / We Animals, un site recommandé.
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